En cuisine, chaque détail compte – la combinaison parfaite des saveurs, un équilibre harmonieux des composants, mais aussi une présentation attrayante du plat. Tous ces éléments contribuent à faire du repas non seulement un délice gustatif, mais une véritable expérience. Ce n'est pas pour rien qu'on dit : on mange aussi avec les yeux !
Pour la recherche de ce numéro, nous avons, en tant que conseillers spécialisés, exploré les origines de la tendance "Street Food Couture" et il est rapidement devenu évident : manger est aujourd'hui une expérience, les convives veulent entendre une histoire et l'artisanat est plus apprécié que jamais ! Nous avons donc décidé d'accorder une attention particulière à la "scène de nos créations culinaires" – la vaisselle. Car ce n'est pas seulement l'assiette qui porte les mets, mais aussi une partie décisive de l'ensemble.
Pour approfondir le lien entre art culinaire et artistique, nous avons collaboré avec la céramiste Michaela Giger. Sa passion pour la poterie a commencé à l'origine par le jardinage, lorsqu'elle voulait fabriquer ses propres pots de fleurs. Après un cours en 2021, l'artisanat ne l'a plus quittée et est devenu sa vocation. Aujourd'hui, elle crée des pièces uniques en céramique sous le label "MAELIA" et suit une formation à plein temps de céramiste CFC. Pour Michaela, plonger dans le monde de la gastronomie était aussi passionnant que pour nous d'en apprendre davantage sur son métier : « L'échange avec vous, restaurateurs, est fascinant. Le fait qu'actuellement ce sont surtout des formes organiques et toujours différentes qui sont demandées rend ce travail si spécial ! Car seul l'artisanat peut répondre à de telles exigences. »
Dans son atelier, Michaela fabrique elle-même de la céramique utilitaire et transmet également son savoir lors de cours de poterie.
La céramique est fabriquée à partir d'argile. Dans la céramique utilitaire, on distingue principalement le grès, la faïence et la porcelaine. Le grès et la porcelaine sont particulièrement résistants car ils sont cuits à haute température, ce qui les rend imperméables. L'argile, sous sa forme naturelle, est plastique et peut être façonnée selon différentes techniques pour obtenir les formes souhaitées. Dans son atelier, Michaela travaille presque exclusivement avec de l'argile de grès. Ce matériau ne nécessite pas obligatoirement d'être émaillé et se reconnaît à sa coloration naturellement beige. La faïence, en revanche, souvent utilisée pour les céramiques blanches, nécessite toujours un émaillage pour être étanche. Comme en cuisine, il existe différentes techniques dans l'artisanat céramique. Nous avons donc commencé par le façonnage à la main pour créer nos propres formes, un domaine où les possibilités sont presque illimitées.
L'argile, sous sa forme naturelle, est plastique et peut être façonnée à volonté grâce à diverses techniques.
Le grès ne doit pas nécessairement être émaillé et se reconnaît à sa coloration naturellement beige.
Si l'on souhaite des formes plus arrondies et une belle profondeur, la technique des plaques est parfaitement adaptée pour débuter. L'argile est étalée au rouleau puis découpée selon les besoins. Elle peut ensuite être placée dans ou sur un moule. Dès que l'argile commence à sécher, elle prend la forme correspondante. Pour des assiettes plus organiques, on façonne simplement le marli de l'assiette à la main. Pour des formes uniformément belles et rondes, le tour de potier est parfait. Nous avons préparé environ 500 g d'argile avec une technique spéciale de pétrissage, puis l'avons placée sur le tour. Notre objectif est de créer un bol. D'abord, la boule d'argile doit être centrée sur le tour qui tourne rapidement. Cela demande pas mal d'entraînement et une main stable. Une fois que l'argile tourne bien rond sans osciller, le façonnage peut commencer. Par une pression ciblée des mains et des doigts, nous étirons l'argile vers le haut. Cela permet de réduire l'épaisseur de la paroi. Ensuite, nous pouvons commencer à former l'arrondi du bol. Un défi particulier est de trouver le bon équilibre entre stabilité et flexibilité, pour que le bol ne devienne pas irrégulier ou ne s'effondre pas sur lui-même.
Dans une seconde étape, lorsque la pièce a légèrement séché (généralement le lendemain), on lui tourne un joli pied. Le processus de façonnage est alors terminé. La pièce est ensuite séchée à l'air libre. Selon la taille, l'épaisseur et la température extérieure, cela peut prendre de quelques heures à plusieurs jours. Mais le processus n'est pas encore achevé. Le récipient séché est cuit à 1000°C après séchage. Après refroidissement complet, l'émail, composé de fines matières premières minérales, est appliqué. Puis vient une autre cuisson : la cuisson d'émaillage. À une chaleur pouvant atteindre 1300°C, les composants de l'émail fondent et se lient à la pièce de céramique. Le bol est maintenant terminé.
En conclusion, nous pouvons dire qu'au début, il a fallu un certain temps pour développer une sensibilité pour cet artisanat. Mais à chaque séance, nous sommes devenus plus rapides et plus précis, les idées étaient sans limites et c'était amusant de développer différentes assiettes. Grâce au soutien professionnel de Michaela, nous avons pu façonner plus de 30 assiettes uniques en une seule journée – une expérience qui non seulement nous a mis au défi, mais nous a aussi inspirés. Dans ce numéro, nous avons dressé tous les plats sur nos assiettes fabriquées par nos soins. Elles incarnent l'alliance de l'artisanat, de la créativité et de la passion – des valeurs tout aussi décisives dans la gastronomie que dans la poterie.
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